Imago superna : conspectus in Vallem Asperam et Canigonem montem de ruinis Vulturariae castri.

Ci-dessus : vue sur le Vallespir et le Canigou depuis les ruines du château d'Ultrera [Vulturaria au VIIe s.].

« HISTORIA ... QUODAM MODO CARMEN SOLUTUM EST. »  

Haec definitio a Quintiliano proposita (in Inst. Or., X, 31.34) mira praejudicari poterit. Num ille de hac scientia ita loquitur quae hodie Historia vocatur ? Sed de eius ‘Historia’ saepe agitur cum perlibenter ad antiqua gesta per historicos antiquos revertimur. Nam plerisque hodiernisque hominibus multum placet ea legere non solum quasi documenta magni pretii sed etiam ut fabulas Milesianas. Quae ‘delectatio’, ut ait Cicero (ad Fam. V, 12.4), eo major fieri potest quo loci litteris repraesentati nobis propius siti sunt : tunc enim utrum ruinae locique oculis praesentes memoriam praeteritarum rerum magis reviviscant an memoria potius has ruinas nescimus. Quibus omnibus de causis, cum primum in Cataloniam Francogallicam (quae septentrionalis a Catalanis dicitur) advenire mihi contigerat, hoc quoque mihi venit in mentem Latinorum scripta historicorum de hac terra colligere atque publicare ut ea magistris et discipulis et cuicumque lectori in promptu sint. Inter illa documenta, quoddam opus Juliani Toletani amplissimum erat quod rogaret ut in sermonem Francogallicum converteretur. Qualem operam utinam totius orbis Latinistis liceat libeatque agere, in suo quisque loco ad omnium usum et gaudium, ut in nonnullis exemplis per Telam Totius Terrae reperiendis.     


« L’HISTOIRE... EST UN GENRE DE POESIE EN PROSE. »  

Cette définition de Quintilien (dans Inst. Or., X, 31.34) pourra sembler de prime abord étonnante. Parle-t-il de cette science que l’on appelle aujourd’hui l’Histoire ? Mais c’est bien de son « Histoire » dont il s’agit chaque fois que nous revenons, grâce aux historiens anciens, et avec quel plaisir, aux événements de l’Antiquité. Tant il est vrai que la plupart de nos contemporains aiment beaucoup les lire non seulement comme des enseignements de grande valeur mais aussi comme des romans. Et ce « plaisir », comme dit Cicéron (ad Fam. V, 12.4), peut être proportionnel à la proximité pour nous des lieux que les lettres font revivre :  car l’on ne saurait dire si ce sont les ruines et les lieux que nous avons sous les yeux qui rendent plus vivant le souvenir du passé ou le souvenir ces ruines. Pour toutes ces raisons, dès que le sort a voulu que j’arrive en Catalogne française (que les Catalans appellent Catalogne du Nord), il m’est aussi venu à l’esprit de rassembler et de publier les textes des historiens latins sur cette région afin de les mettre à la disposition des professeurs, des élèves et de n’importe quel lecteur. Parmi ces documents, une œuvre de Julien de Tolède était la plus importante parmi celles qui demandaient encore une traduction française. Ce genre de travail, puissent les latinistes du monde entier avoir la possibilité et le plaisir de l’accomplir, chacun dans sa région, pour l’utilité et le plaisir de tous, comme dans quelques exemples qu’on peut trouver sur le web.   


Texte latin et traduction française : Olivier Rimbault